Je voudrais remercier mes
collègues d'avoir pris soin de moi, de m'avoir attendu au départ de Paris, de
m'avoir équipé quand j'avais oublié le nécessaire tel que par exemple la lampe
frontale (je note avec circonspection l'évolution des conditions de course :
année après année il s'agit d'être de plus en plus équipé. Certains l'ont
parfaitement compris comme les B qui font courir sur certaines épreuves
compliquées un robot sans que cela ne gêne personne. D'autres, adeptes de la
vieille école dont je suis, manifestent parfois sur la compétition même pour un
retour à la course version nature. N'est-ce pas Nixon ?).
Merci donc à mes compagnons de
galère qui m'ont supporté tout au long de cette première nuit d'infortune alors
même que ma contribution à l'effort commun a été plus que limitée. Quand il
s'agit de résister à la tentation de dormir, il est bien difficile d'être à la
hauteur. À quand des véhicules autonomes sur la course du cœur qui
permettraient aux passagers qui viennent de concourir de se reposer
fraternellement en triade à l'arrière de leur véhicule?
Nul doute que cela verra le jour à
l'occasion d'une prochaine course du cœur. La course du cœur évolue avec son
temps et nous avons eu l'occasion de voir au cours des 25 dernières années
toutes les innovations appliquées mises à son service.
Je peux d'ores et déjà vous
annoncer qu'en ce qui concerne les encouragements à nos couleurs nous sommes
entrés de plain-pied en 2017 dans la course du futur avec l'application
Compagnon 2.0.
C'est ainsi que j'ai passé une
partie de ma nuit avec HANA. C'est cette aventure décoiffante que je me propose
de vous relater ce matin, douché de frais, depuis l'inévitable hôtel Formule 1
de Nemours. Je formule par la même occasion des vœux pour qu'un de mes
camarades prennent le relais de cette chronique inaugurale en commettant la
seconde qui pourrait s'intituler "Une nuit avec ANNIE"! (qui sera à
mon avis bien plus intéressante).
HANA est le moteur qui fait fonctionner
notre compagnon. Il s'agit bien d'une assistante technologique qui a pour tâche
de nous aider à mieux nous repérer dans la course et à nous permettre de rester
en contact avec la foule de nos admirateurs.
Toute voiture qui se respecte de
participants à la course du cœur est saturée de Smartphones branchés plus ou
moins pêle-mêle aux prises allume-cigares ou USB du poste de contrôle. Nous ne
dérogeons pas à cette règle. L'un des téléphones fait office de mouchard. C'est
lui qui, à travers une première application configurée en mode connecté,
rapporte au monde extérieur la progression de notre représentant qui se démène
sur le bitume. Il existe donc un écart entre ce que rapporte HANA et la
réalité. Nous sommes les premiers témoins de cet écart. Pour y remettre il
faudrait que notre coureur embarque ledit téléphone sur lui. Pas de problème
pour le cyberparticipant de demain mais en ce qui concerne notre sportif en
chair et en os d'aujourd'hui il est déjà suffisamment équipé avec sa frontale
et ses bandes fluo.
Dans le reste du monde le public
peut suivre sur son écran la progression de petits cœurs de couleur qui
représentent les différentes équipes. Celui de SAP comme de bien entendu est
bleu. Au gré du ballet des voitures de début de course le classement évolue de
façon spectaculaire sous les yeux des téléspectateurs étonnés. Ces derniers ont
la possibilité de devenir acteurs de la partition qui se joue en envoyant leurs
encouragements aux coureurs et aux équipes. Le mode opératoire est relativement
simple mais certainement pas encore acquis par la majorité des parties
prenantes. Pour le moment les seuls encouragements qui arrivent de nuit
jusqu'aux oreilles de nos représentants coureurs sont celles qui lui sont
gueuler depuis la vitre du passager avant de sa voiture suiveuse. Au cœur de la
nuit je me dois d'avouer qu'ils se font plutôt rares. Je tente tant bien que
mal de transmettre à François les encouragements que je viens de lui poster sur
Compagnon. Bave aux lèvres et cheveux au vent, les entend-il seulement ? Et
puis, plutôt que d'avoir à les écrire moi-même, je me permets de les inventer
tout de go tels que mon fantasme les rêve, tels que j'aimerais aussi les
découvrir sur Compagnon (appel aux bonnes âmes diurnes qui nous suivent,
famille, concurrents et collègues!):
"vas y mon gros loulou, c'est
toi le plus gros !"
"ta foulée m'émerveille mon
lapin!"
"eh mon salaud, tu pourrais
pas croquer ce VMware qui nous nargue depuis le début de la course à moins de
300 m de toi ?"
Second appel du jour, cette fois à
destination de Nicolas et sa bande de développeurs fous qui portent la lourde
responsabilité d'HANA (elle-même d'autant plus légère qu'elle est entièrement
dématérialisée). Serait-il possible de générer via le moteur adéquat des
encouragements de ce type au gré des courses en ligne ?
Voilà comment s'est passé ma nuit
philosophique en compagnie d'HANA, le nez rivé à l'écran. Pour tout dire j'ai
fini par m'écrouler à l'arrière du véhicule contre le tapis rêche du coffre.
Toutes mes excuses au partenaire bien réel sur l'anorak duquel j'ai bavé en
toute décontraction suite aux efforts que j'avais fait pour rejoindre ma ligne
d'arrivée.
Je vous promets une prochaine
chronique plus ensoleillée sur les routes prochaines que je me réjouis avec
gourmandise d'avaler dans les heures qui viennent. Et vous recommande
d'utiliser Compagnon, l'appli indispensable pour les coureurs, pour les
commissaires et pour le reste du monde!
Aymeric - pas Ricou - SAP A as
always - Night 1 - CdC2017 - F1 de Nemours
Très beau témoignage et surement très sincère, bravo Aymeric
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